Le syndrome du chat parachutiste : risques, prise en charge et prévention
De nombreuses personnes pensent que les chats peuvent sortir indemnes d’une chute de plusieurs mètres. Et il est vrai qu’à l’inverse du chien ou de l’homme, sa faible masse corporelle ainsi que son formidable sens de l’équilibre font qu’un chat peut parfaitement survivre à une chute de 3, 4, 5 voire 6 étages. Pour autant, ce genre d’accident provoque souvent des blessures qui peuvent être graves, comme une mâchoire brisée, des pattes cassées ou des lésions pulmonaires. Et le taux de mortalité n’est pas nul : 11% des chats ne survivent pas à ce genre de chutes.
Quoi de plus normal que de vouloir ouvrir ses fenêtres par une belle journée de printemps ? Mais cette envie de profiter des beaux jours peut mettre votre chat en situation de danger. Si vous avez des fenêtres non protégées, ou même un balcon, le fait de les ouvrir (ou de le rendre accessible dans le cas du balcon) peut exposer votre compagnon félin au « syndrome du chat parachutiste », c’est-à-dire le risque de tomber par la fenêtre et de se blesser. Plus précisément, ce syndrome désigne les blessures liées à une chute accidentelle de plus de deux étages.
Le chat parachutiste, un comportement plus fréquent qu’il n’y paraît
C’est bien connu, les chats aiment grimper aux arbres, sur les meubles, les rebords de fenêtres, ou les rambardes de balcon. La raison derrière ce comportement potentiellement dangereux est que nos chères boules de poils aiment s’installer sur des points d’observation élevés, pour observer leur environnement. C’est leur instinct qui leur dicte cette conduite, pour pouvoir repérer leurs proies mais aussi voir venir les dangers.
Bien évidemment, il est peu probable qu’un chat saute de lui-même d’une fenêtre située en hauteur. Nos amis félins sont dotés d’un excellent instinct de survie, après tout. Par contre, les accidents peuvent arriver. En effet, si les chats peuvent facilement s’accrocher aux branches des arbres et rester stables grâces à leurs griffes, la situation est bien différente sur des surfaces comme le béton ou le plastique d’un balcon ou d’une fenêtre, qui peuvent en plus devenir très glissantes en cas de pluie.
Et même si les chats ne sont pas suicidaires, lorsque quelque chose les intéresse, ils ont tendance à focaliser toute leur attention dessus. Ainsi, un oiseau ou un insecte volant juste à leur portée peut les distraire suffisamment pour qu’un bruit fort ou un coup de vent les fasse sursauter et tomber du rebord.
Ce genre d’accident est bien plus fréquent qu’on ne le croit, car les chiffres publiés dans le Bulletin de l’Académie Vétérinaire de France montrent que le syndrome du chat parachutiste est la cause de 8% des consultations vétérinaires (une consultation sur douze) et 14% des traumas (un trauma sur sept).
Syndrome du chat parachutiste : quelles conséquences ?
Lorsqu’un chat tombe, il se retourne pour atterrir sur ses pattes et, ce faisant, il étend légèrement ses membres pour mieux absorber l’impact. Mais lorsque la chute a lieu depuis une certaine hauteur, les conséquences peuvent être graves.
Dans 62% des cas de syndrome du chat parachutiste (toujours selon le Bulletin de l’Académie Vétérinaire de France), l’animal est en état de choc. C’est généralement la première chose à traiter, en même temps que les problèmes respiratoires provoqués par des lésions pulmonaires que l’on retrouve dans 61% des cas.
Par ailleurs, plus la hauteur de la chute est importante, plus le risque de fracture augmente. En moyenne, 44% des chats parachutistes présentent une fracture appendiculaire, le plus souvent au niveau du fémur. Et comme précisé précédemment, dans 11% des cas, la chute peut s’avérer mortelle.
Et tout ça, combien ça coûte ? Eh bien, tout dépend de la gravité de la situation. Une consultation vétérinaire coûtera environ 37€ (les prix dépendent des régions et du type de structure), voire 60 à 110€ s’il s’agit d’une consultation vétérinaire d’urgence (c’est à dire en dehors des horaires d’ouverture). A cela s’ajoutent à minima des radiographies (80-100€) et une échographie (50-150€). Si les examens montrent la présence d’une fracture, cela rajoute en général 2 jours d’hospitalisation (50-70€) ainsi qu’une chirurgie (entre 250 et 1000 euros selon le type de chirurgie).
Au final, la note peut s’avérer salée, et on a tout intérêt à disposer d’une bonne assurance pour chat qui prendra en charge tout ou partie des frais vétérinaires (en fonction des mutuelles et du contrat choisi, le taux de remboursement peut varier de 50 à 100%).
Comment prévenir les risques de défenestration ?
Il est possible d’éviter le syndrome du chat parachutiste en mettant en place certaines précautions. La première et la moins chère est de laisser les fenêtres et portes-fenêtres fermées. En pratique, cela serait très contraignant, vous en conviendrez ! La solution est d’installer des systèmes de protection : soit des moustiquaires résistantes aux griffures et aux coups de pattes des animaux domestiques (généralement il faut une toile épaisse en vinyle enduit de PVC, avec un grammage supérieur à 400g/m2), soit des filets spécialement conçus pour sécuriser les ouvertures.
De même, sur un balcon, ne comptez pas sur la rambarde de protection. Généralement, il y a des interstices suffisamment larges pour que les chats passent à travers, et de plus, ils auront également envie de grimper dessus pour avoir un poste d’observation en hauteur. Là aussi, il convient d’installer des filets de protection adaptés.