Composter la litière du chat : comment éviter les risques sanitaires ?
Quand on sait que près de 600 000 tonnes de litière sont utilisées en France chaque année, on comprend que les chats domestiques ont une empreinte écologique qui est loin d’être négligeable. Pour les maîtres soucieux de préserver l’environnement, l’utilisation d’une litière compostable apparaît donc comme une solution séduisante. Pourtant, cette démarche zéro déchet n’est pas sans danger. Explications…
Il existe différents types de litière pour chat. Les litières minérales – aussi bien la litière argileuse classique que la litière de silice – sont celles qui ont l’empreinte écologique la plus lourde. Non seulement leur production épuise des ressources minières non renouvelables, mais une fois souillées, elles doivent être éliminées avec les déchets ménagers dans une poubelle non recyclable.
A l’inverse, l’utilisation des litières végétales s’inscrit dans une démarche de développement durable. Fabriquées à partir de sciure, de copeaux de bois, de fibres de fruits, ou encore de rafle de maïs, ces litières vertes peuvent être compostées, ce qui est de loin le moyen le plus écologique de se débarrasser des déchets organiques. Mais pour éviter tout risque sanitaire, il est important de respecter certaines précautions permettant de détruire les agents pathogènes potentiellement présents dans les excréments de chat.
La litière pour chat compostable et le risque de toxoplasmose
De manière générale, il est déconseillé de composter les excréments de carnivores (animaux comme humains) à cause des germes qu’ils peuvent contenir. Dans le cas des crottes de chat, le principal risque est le parasite Toxoplasma gondii, responsable de la toxoplasmose.
Comme cette affection est généralement asymptomatique chez les chats, sa prévalence (nombre de cas existants) n’est pas connue avec précision, mais on estime que 15 à 40 % des chats sont porteurs du parasite. A partir de leurs excréments, cet agent infectieux peut rapidement se répandre dans l’environnement et contaminer d’autres êtres vivants.
Composter de la litière pour chat souillée représente donc un risque sanitaire important, et ce, même si l’on a pris soin de la débarrasser préalablement des matières fécales. Car rappelons-le, si la toxoplasmose est le plus souvent sans gravité chez les humains en bonne santé, elle peut entraîner de graves complications chez les sujets immunodéprimés et les femmes enceintes.
Comment composter la litière du chat en toute sécurité ?
Tout ce dont vous avez besoin pour commencer à faire du compost, c’est une source de carbone et une source d’azote. Ça tombe bien, le carbone est le principal constituant de la litière végétale, et les excréments de chat (principalement l’urine) contiennent de l’azote en quantité importante. En combinant les deux, les conditions essentielles pour produire du compost sont donc réunies.
Mais pour que le processus de décomposition se fasse de manière optimale, il faut également une teneur en humidité comprise entre 40 et 65 % (il est donc parfois nécessaire de rajouter de l’eau, notamment en cas de fortes chaleurs pendant la période estivale) ainsi que de l’oxygène (5 à 10 %), qui est apporté en retournant fréquemment le tas de compost ou en intégrant des tuyaux d’aération dans le composteur.
Une fois que toutes ces critères sont remplis, l’activité microbienne responsable de la décomposition va générer de la chaleur. Pendant la phase active du compostage, la température peut alors atteindre une fourchette comprise entre 55 et 70°C.
Lorsque l’on composte de la litière pour chat, il est primordial de s’assurer que la température atteigne au moins 62°C, ce qui permet de détruire le parasite de la toxoplasmose. Il est donc important de vérifier régulièrement la température du compost, en utilisant un thermomètre adapté que l’on peut enfoncer de quelques dizaines de centimètres dans le tas. Si la température reste trop basse, c’est probablement qu’il y a un problème lié à la teneur en oxygène, au taux d’humidité ou au rapport entre carbone et matière azotée.
Pour éviter tout risque, il est par ailleurs conseillé de laisser la maturation du compost s’effectuer pendant 18 à 24 mois, et de n’utiliser celui-ci que pour les cultures non alimentaires (fleurs, haies, pelouse, etc.).